Entrepreneurs sous enseigne : comment se développer au-delà de son point de vente

Le commerce indépendant sous enseigne offre de nombreuses opportunités de développement, à condition de savoir s’investir tant au niveau local que dans le réseau, mais aussi dans son activité, en multipliant les points de vente. 

S’investir dans la cité 

40 % des franchisés se disent intégrés dans la vie de la cité. Un taux, supérieur à celui des commerçants isolés, qui contredit la mauvaise image que continuent de véhiculer les entrepreneurs sous enseigne, toujours vus au niveau local comme des envoyés temporaires des succursales parisiennes. 
Pourtant, le franchisé est avant tout un commerçant de proximité qui doit connaître les habitudes de vie de ses consommateurs. Du parrainage des associations locales à la participation aux instances municipales ou départementales, ces actions sont parfois coûteuses et chronophages. Mais si le point de vente doit demeurer la priorité du franchisé, afficher sa volonté de s’investir localement en relayant les actions dans son magasin peut suffire lors du lancement de son activité

Donner de son temps pour le réseau 

Votre investissement au niveau local doit s’équilibrer avec celui consacré au réseau. D’acte de présence aux réunions régionales à l’implication dans les commissions (communication, informatique, négociations commerciales, choix des produits, formations…), puis au conseil d’administration et pourquoi pas à la présidence d’un groupement, plusieurs niveaux d’implications sont possibles. Le temps consacré à cet investissement peut varier d’un jour par mois à la moitié de votre emploi du temps. Mais plus haute sera votre fonction et plus grande sera votre influence sur les décisions prises. Dans certaines coopératives, jusqu’à 80 % des adhérents sont investis dans la vie du réseau, mais généralement, un tiers est très actif, un tiers prêt à se lancer et un tiers préfère attendre avant de s’engager. 
Un autre niveau d’investissement consiste à intégrer l’association de franchisés du réseau. Vu comme un contre-pouvoir par certains franchiseurs, il peut être un outil précieux dans la vie du réseau, mais aucunement un organe syndical. Le franchiseur aura en effet toujours le dernier mot. 

Multiplier ses points de vente 

Multi-franchise (plusieurs magasins sous la même enseigne) et pluri-franchise (plusieurs points de vente sous des enseignes différentes) constituent de formidables accélérateurs de développement. Si la première formule est encouragée par les réseaux, qui économisent les frais de recrutement et de formation tout en assurant leur maillage du territoire, la seconde est souvent très encadrée et même interdite par contrat pour deux magasins sous des enseignes concurrentes. 
Pour réussir, le franchisé attendra d’avoir un premier magasin qui a atteint son rythme de croisière avant d’en ouvrir un deuxième, voire davantage. Et il devra alors prendre conscience qu’il passe du rôle de commerçant à celui de dirigeant, nécessitant des qualités de gestionnaire et de manager avérées.

Thomas Le Bernin